Les oies grises

                                  

Dans cette page vous apprendrez quelques principes sur le comportement des oies grises, généralement dites 'de Toulouse' (à bavette ou sans bavette), qui sont la variété domestique de la magnifique oie cendrée.

  

A gauche : oies grises domestiques âgées de 4 mois.

A droite : oies grises domestiques âgées de 2 ans.

J'ai formé un groupe de 20 femelles qui ont été élevées ensemble depuis l'éclosion et que j'ai habituées à ma présence en venant chaque jour m'occuper d'elles pendant plusieurs heures. Elles ont ensuite été libérées en compagnie de 4 jars dans un parc de plus de 2300m qui comportait une mare et 3 bacs d'alimentation espacés de plusieurs dizaines de mètres.

J'ai observées ces oies pendant 3 années, en passant de nombreuses heures à leurs côtés.

Le tempérament

L'agressivité. Contrairement à l'idée répandue que les oies sont "méchantes", je tiens à préciser que je ne me suis jamais fait attaquée ni menacée par aucune de mes oies. Les oies sont territoriales et de ce fait, lorsqu'elles sont maintenues dans des enclos trop petits, elles vont défendre leur territoire contre les intrus, d'où leur agressivité. Cette agressivité est d'autant plus prononcée que la personne nourricière n'entre dans l'enclos qu'une seule fois par jour pour alimenter les animaux. Néanmoins, vous pourrez constater qu'en élargissant suffisemment l'enclos, ce comportement disparaîtra avec le temps. Il est vrai qu'en période de ponte, il faut se méfier des femelles comme des mâles qui peuvent se révéler un peu plus agressifs voire même attaquer l'humain qui s'approche un peu trop près du nid.

Les relations sociales

Les relations de dominance-subordination. Il ne faut pas confondre agressivité et relations de dominance. L'agressivité se manifeste lors d'une interaction agonistique (négative) entre deux ou plusieurs partenaires sociaux. Chez les oies grises domestiques, les interactions agonistiques se manifestent de plusieurs manières : des crachements, la tête haute, le bec ouvert et la langue tirée ; une attaque, la tête au ras du sol avec crachement ; des pincements et des coups d'ailes qui peuvent être dangereux. Il y a menace lorsqu'il n'y a pas de contact interindividuel. Dans le cas contraire il s'agit d'une agression. Les interactions agonistiques ne sont pas rares chez les oies qui déplacent souvent un congénère à proximité pour prendre son site de repos ou manger à sa place. Il n'y a pas de hiérarchie linéaire au sens stricte du terme, car une oie A peut dominer une oie B, l'oie B peut dominer une oie C et l'oie C peut à son tour dominer l'oie A. On parle alors de hiérachie à relations triangulaires.

Les relations d'affinité. Les interactions affiliatives révèlent les relations d'affinité entre les partenaires sociaux. Chez les oies grises, il n'y a pas de contact interindividuel positif, c'est-à-dire que les oies ne se touchent pas (hormis par contact agonistique). On comprend alors que deux oies apprécient leur présence réciproque lorsqu'elles se retrouvent plus souvent à proximité l'une de l'autre.

Il existe quelques comportements qui font partie de l'éthogramme de l'oie grise, comme le roulement de l'oeuf et des cris allant du pleur de l'oison au gog de l'adulte indiquant le signal de départ. Ces comportements sont répertoriés dans le livre rédigé par K. Lorenz, intitulé "Les oies grises" publié aux éditions Albin Michel.

 

Pour les intéressés, ci-joint un de mes articles qui est paru dans une revue d'Ethologie (disponible également on-line sur http://www.citeulike.org/article/3662663). Il traite de la structure des déplacements de ce groupe d'oies grises : Pattern of group movement in geese

 

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